À la fin de la Révolution, Castelnaud-La-Chapelle sortait affaibli mais non brisé. La société locale, en grande partie rurale, devait désormais composer avec une redistribution partielle des terres et une réorganisation politique. Ce chamboulement a conduit à des dynamiques nouvelles, mais pas toujours prospères.
Un village confronté à l’émigration et à la pauvreté
Comme dans de nombreux villages français, le XIXe siècle a vu un exode rural important dans le Périgord. Face à des sols difficiles à exploiter et à une économie encore largement basée sur l’agriculture de subsistance, beaucoup d’habitants n’ont pas vu d’autre option que d’émigrer vers les villes ou les colonies. Entre 1800 et 1850, la population de Castelnaud-La-Chapelle a chuté de manière significative, entraînant un déclin démographique observable jusque dans l’organisation du village.
Les archives de l’époque révèlent cependant une persévérance locale remarquable. Malgré l'exode, certaines familles ont continué d’exploiter les noyers – dont les noix et l’huile devenaient des produits toujours plus recherchés – ou de pratiquer la chasse, essentielle pour subvenir aux besoins. Ces petites initiatives ont maintenu une activité minimale, s’ancrant au cœur de la culture locale.
Le rôle discret mais central du château après 1789
Le château de Castelnaud, symbole majeur du village, a lui aussi connu une période mouvementée après la Révolution. Épargné par la fureur révolutionnaire, il a néanmoins perdu sa fonction militaire et administrative. Complètement abandonné au XIXe siècle, il a servi de carrière de pierre pour les environs, à l’image de nombreux autres châteaux de la région. Ce n’est qu’au XXe siècle que la prise de conscience patrimoniale lui offrira un renouveau.